Créateur ▬ Inventé △ Ce don lui permet d'insuffler une âme à des entités inanimées rien qu'avec le toucher ; il fonctionne donc uniquement au corps à corps dans une faible portée. Aussi, selon le désir d'Acacia, les effets peuvent être aussi temporaires qu'éphémères même si une maîtrise parfaite est exigée pour soustraire l'entité pour qu'elle redevienne comme jadis. Malheureusement, parfois, son pouvoir se déclenche tout seul ce qui créait encore une fois des miséricordes autour d'elle. Ils n'ont pas réellement une conscience qui leur dicte ce qu'ils doivent faire mais un instinct de bestiole qui les contrôle : en gros, ils ne survient qu'au dépend de leur créateur. S'il meurt ; ils retournent dans leur état primaire. Mais Acacia ayant peur des objets animés, elle ne se sert quasiment jamais de ses pouvoirs. En soit, vous ne la verrez pas manier ce don : cela relève de l'impossible. Sa frayeur est trop grande ; ça devient un vif handicap pour elle.

Acacia est paranoïaque. Elle a beau être orgueilleuse, sa fierté prend quelques coups quand elle est prise d'une crise d'enfant. Elle a peur des objets qui prennent vie et sa plus grande frayeur reste le noir et les orages : elle n'a pas été « élevée » dans un environnement où l'on perçoit chaque jour le tonnerre gronder au loin. Aussi, elle ne sait pas nager et même si on la fout dans une flaque, son aquaphobie, souvent associée à une ablutophobie, refera bien vite surfasse et elle risquerait ainsi de se noyer dans un espace confiné telle qu'une stupide baignoire où elle n'arrive pas à s'en sortir -à défaut d'avoir de grandes jambes. Elle est aussi hypégiaphobie, ne supportant pas d'endosser toutes sortes de responsabilités, et des forêts sans issues puisqu'elle sait qu'elle s'y perdrait à coup sûr. Elle a aussi peur de perdre même si c'est là, plutôt de la réticence et un égo' mal placé.

Acacia a aussi des rêves brisés, des espoirs tués ainsi qu'une vie sacrifiée pour une cause. Comme tous sans doute, elle rêve de gloire, d'une réussite parfaite, d'un salut mémorable. Mais aussi de retrouver celle qui fut la sœur de son créateur : une enfant morte dans sa coquille. Ainsi, pour ce faire, elle n'hésite pas à organiser de courte excursion dans les enfers afin de retrouver l'âme égarée de cette femme. Mais la résurrection à un prix, la visite aussi : elle remporte donc ses gains pour retrouver une morte rien que pour un homme.

Résignée et exilée de son passé, Acacia tend ses bras vers le futur. Un futur où elle aurait aimé qu'il soit là, son beau Charlie, son très cher Charlie. Celui qui l'a insufflée, ce soir-là, désespéré par la candeur de la vie. Elle le connaît, oui, mais il est désormais mort. Elle s'est toujours considérée comme une chose, un substitue à ses yeux : mais il en était en aucun cas. Elle ne le considérait pas comme son frère à partir du moment où elle su tout, plus comme un ami. Peut-être que dans ses bras elle cherchait du réconfort, peut-être que sous ses caresses elle voulait un peu trop d'amour, comme l'image de sa sœur qu'il avait tenté de forger en elle. Peut-être que la fillette voulait tout simplement lui. Et seulement lui. Alors, sa relation avec était étrange mais rien ne laisse présager qu'ils auraient continué à s'aimer... 

Acacia, en dépit de ses rêves et de sa fougue irréversible, ne connaît qu'une crainte, qu'une angoisse : sa propre existence. Elle se demande parfois pourquoi elle existe. Même un peu trop. Ça la ronge, ça se nourrit de son manque de confiance, de ses hésitations : ça la poursuit. Elle a beau ravaler ses mots pour une fierté mal placée, cette idée qu'elle n'est pas réelle, comme les autres, la torture nuit et jour. Sans cesse elle se comparera à autrui. Sans cesse elle regrettera sa vie. Sans cesse elle enviera une autre. Et au final, la petite veut se rendre utile. On lui dit souvent qu'elle est défectueuse, presque inutile, et elle veut changer cela. Alors, certes, elle ne fait pas attention à nos remarques, ignorant les nombreux coups sournois qu'on lui assène : mais il y a bien que ce sujet tabou qui la fait fléchir.

Elle a souvent rêvé de cet Terre où la mer navigue sur sa surface comme reine indomptable. Pour elle, Ambrosia n'est qu'un lieu censé être utopique mais qui ne ressemble qu'à une terre hostile et dévastée par le fanatisme des hommes qui l'ont colonisée. Terre, c'est son idylle, son Eden, elle rêverait de rejoindre la faune, ou la flore, tel qu'on les narre dans ces récits si fantastiques. Les mémoires sauvegardées la font planer et les témoins de ces vestiges ne font qu'influer en elle un sens profond de curiosité. Si elle en avait donc l'occasion, la demoiselle se rendrait immédiatement sur les lieux ; les cieux la lassent tellement en contrepieds des terriens qui la fascinent.

Étant messagère, ce rôle anodin mais pourtant capitale dans une cité comme Ambrosia se fait d'autant plus primordial : c'est ce qui la fait voyager entre les trois royaumes. Ainsi, obligée de livrer nos mots dans le plus grand professionnalisme, elle se rend d'elle-même dans les profondeurs de l'abysse comme si elle se baladait d'une rue à l'autre. Néanmoins, elle n'a jamais pu admirer très longtemps le paysage de chaque comté : le temps lui manque, certes, mais le peu qu'elle y a aperçu la laisse terrorisée rien que d'y songer. Répulsion ? Un peu. Indifférence ? Légèrement, oui, ne le nions pas. Mais sa lubie plus forte que tout l'ordonne de s'égarer là-bas à tout prix...

Acacia n'est qu'une image de l'idéal concrétisée par un garçon, la matérialisation d'une petite fille, celle qu'il n'aurait jamais pu avoir comme soeur. Elle a été esquissée pour être semblable à l'autre défunte telle une poupée qu'on clone mais elle a cependant l'étoffe d'une jeune fille maladroite qui engendre les foudres de ceux qui ont eu le malheur de la croiser ; soit parce qu'elle se montre impulsive, soit parce qu'elle n'est qu'une malchanceuse paranoïaque. Elle possède une première tendance à être fragile, craintive et tend à la dépendance. Elle a une seconde qui la pousse à avoir des réalisations élevées, sinon plus communément nommées des idées de grandeur. Soit elle tentera de concrétiser ses objectifs, en développant son atout qui est le perfectionnisme, mais ne sera pas à l'abri des retombées ou des crises nerveuses. Soit elle vivra plutôt en s'échappant par l'imagination et les rêves, se réfugiant dans l'indolence, l'indécision, oscillant entre plusieurs orientations ou encore se réfugiant sous l'aile d'un compagnon qui compensera ses manques. Elle est sans doute encore plus versatile que quiconque, se lançant à la poursuite de l'idéal, d'une illusion qu'elle croira réelle. Au premier abord, elle se montre impressionnante, le moindre du monde influençable, mais très capricieuse et indescriptible, son plaisir est de vous suivre partout jusqu'à que vous vous agacez rapidement de cette sangsue. Elle n'est pas réactive, il faut sans cesse lui apprendre l'autonomie et évacuer son côté irréfléchie qu'elle pourfendra comme une excuse si on l'oblige à effectuer une base besogne. Ainsi, indifférente, elle ne fléchie plus vraiment lorsqu'on s'adresse à elle en étant un parfait inconnu. Toutefois, elle a beau se montrer forte -oui c'est ce qu'elle tente de faire, on l'associe souvent à un projet défectueux dû à sa personnalité de gamine idiote. Ainsi, je vous donne ce conseil : il ne faut jamais fléchir devant les crises de nerfs ou d'angoisses de cette enfant, vous contribuerez à nourrir ses caprices et ne serez pas d'une grande assistance pour vaincre son immaturité. Et, si jamais vous prohibez cela, Acacia saura profiter de son opportunisme pour ainsi requérir votre affection. C'est une enfant qui a besoin d'être choyée, la pauvre. On l'a imaginée affective, tellement affective qu'elle nous sautera dessus sans se soucier de notre camp. C'est un être horripilant qui toute sa vie durant va essayer d'établir un équilibre entre les deux grandes personnalités qui composent son caractères : son côté colérique, et son sens profond du dévouement, celui de ne jamais lâcher l'affaire. En effet, elle est éprise d'un engouement qui semble éternel et quitte à s'acharner sur une proie, elle sait être très têtue et effrontée quand on la contrarie. Alors, d'un naturel possessif, elle paraît jalouse de nos biens et garde toujours un oeil avisé sur nous. Par conséquent, quelque fois, elle fera peur à celui qui la surprend en train de loucher sur lui depuis trois bonnes heures. Qui n'a jamais eu le profil du parfait psychopathe, après tout ? Intuitive mais extravertie, cela joint assez ses débordements à être irréfléchie, Acacia préfère foncièrement agir avec ses propres sentiments et idéaux qu'elle tire de sa propre philosophie un peu disloquée de notre réalité. Ce dynamisme ne joue pas un rôle prépondérant dans son caractère, d'autant plus qu'elle n'obéit pas une motivation précise même si son élan vers les autres répond à une recherche d'intérêt. Effectivement, quelque peu malicieuse, l'adolescente cherche les erreurs des autres pour excuser les siennes et ainsi, dresser une vraie plaidoirie sur les mécréants qu'elle croise. Si on la croit folle d'autres fois à se poser d'innombrables questions sur l'univers, c'est seulement car elle est très curieuse. Ce n'est malheureusement pas la curiosité saine, celle où nous sommes un peu méfiants, mais cette intense activité qui ne fait guère le contrepoids de son importante émotivité. Il s'agit d'une large activité qui lui procure ce rayonnement et une profonde humilité en toute circonstance, lui donnant même l'air d'être prétentieuse. Haha, en fait, elle l'est. Son narcissisme en époumone plus d'un, ses compliments destinés qu'à elle enragent d'autres. Elle n'est ainsi pas très objective, et encore moins réaliste. Elle est en effet très optimiste, ne pouvant faire face à des situations souvent inextricables. Aussi, il ne s'agit pas d'une sensorialité raisonnable et surtout raisonnée, dont les pulsions sont contrôlées.

En soit, Acacia est caractérisée par un profond égoïsme et par un manque total d'attention particulier envers l'autre. Néanmoins, c'est une fille qui, bien au delà de ses défauts, arrive à illuminer et distraire son prochain grâce à une potentialité qu'elle pose sur sa détermination. C'est un vrai poisson rouge, elle oublie toujours ce qu'il faut vraiment savoir dans l'immédiat et ne se pose pas de question sur l'Humanité, à contrario du monde, du ciel et des océans qui l'éblouient. Si on la pense maladroite, c'est aussi parce qu'elle n'a jamais été ponctuelle, toujours celle qu'on attend et n'ayant aucun réflexe visant à survivre dans un lieu hostile, si on la laisse seule, elle finira bien vite six pieds sous terre. Et puis, Acacia c'est Acacia, merde. La grande, LA magnifique, LA fille... Dans ses rêves, si, si.